Metz, Est de l’hexagone, n’est pas le terrain le plus favorable au Rap Français, pourtant certains se bougent pour faire exister leur ville sur la carte et LLM fait partie de ceux-la ! Un EP, des clips et une motivation sans borne sont quelques-uns des ingrédients de leur marque de fabrique. On parlait d’eux il y a quelques mois, nous les avons rencontrés pour en savoir plus.

Interview : la team iHH™

“Ce qui nous motive, c’est tout d’abord de réaliser nos propres morceaux, nous éclater dessus”

iHH™ Magazine : On commence avec cette petite explication. Que veut dire LLM ? D’ou vient ce nom ?

LLM c’est simplement les initiales de notre ville d’origine juste à côté de Metz où se sont rencontrés et ont grandi Amper et Lixfé. Pour parler du groupe, il est donc composé de ces deux rappeurs, amis d’enfance depuis les années collèges, qui se sont pris de passion pour le rap au début des années 2010 avec l’avènement de la scène parisienne et les Rap Contenders, avant de commencer à en faire eux même rapidement entre 2011 et 2012. On a ensuite été rejoints par DJ VALAK vers 2014 qui était dans la même classe que Lixfé !

iHH™ Magazine : Vous cumulez quelques années de Rap, des tremplins, qu’est ce qui vous met le pied dedans?  Qu’est-ce qui vous motive? La scène inspire vos titres ou vous faites vos titres puis ensuite vous les réfléchissez pour la scène?

L’événement marquant qui nous met réellement le pied dedans c’est notre première scène pro, en faisant la première partie de Georgio à la BAM de Metz fin 2014. Elle s’est faite un peu au culot en faisant du démarchage par mail, on était encore novices à l’époque, mais elle a marqué un réel tournant dans la vision de notre rap, et permis de montrer qu’on avait les épaules pour assurer la scène auprès des professionnels du milieu, qui nous ont programmés sur pas mal d’autres dates par la suite.
Ce qui nous motive, c’est tout d’abord de réaliser nos propres morceaux, nous éclater dessus, et dans un deuxième temps pouvoir les partager avec les gens qui nous suivent et savoir qu’on les touche avec nos textes pourtant très perso à l’origine. En ce qui concerne la construction de nos morceaux on a commencé par la scène donc elle a forcément une influence même indirecte en studio.

“On a la chance d’être de la génération d’internet, du coup le fait de venir de province n’a pas été un frein pour partager notre musique”

iHH™ Magazine : D’ailleurs vous êtes de Metz… Ça change des choses dans votre processus de communication et de création ? La distance avec Paris vous a-t-elle gênés ?

On a la chance d’être de la génération d’internet, du coup le fait de venir de province n’a pas été un frein pour partager notre musique si ce n’est pour les contacts professionnels qui sont moins accessibles. Cependant le fait d’avoir été séparés physiquement en 2016 pour des raisons personnelles a eu des répercussions sur notre création et développement. On peut d’ailleurs le constater avec notre pause de 3 ans.

iHH™ Magazine : C’est quoi votre “deadline”? Vous pouvez nous en dire plus sur cet EP ? De sa réflexion à sa conception…

On considère “Deadline” comme notre carte de visite; c’est notre premier projet disponible sur les plateformes et réalisé de manière professionnelle. On a essayé de retranscrire dans cet EP toutes nos humeurs, nos réflexions, nos peurs, et nos tourments. On parle beaucoup de la routine qui nous effraie et qui touche globalement notre génération, de nos moyens d’en échapper en se fixant  différentes deadlines. Ça peut être une date de concert, un projet dans lequel on se lance, une soirée très attendu ou encore un départ en vacances.. tout événement qui nous motive et nous permet de nous projeter et d’avancer. Il y a aussi la Deadline de la vie qui nous obsède, on l’évoque également, et ça passe par différentes addictions qui sont des plaisirs éphémères.
On ne peut pas parler de ce projet sans évoquer Martin Murer aka Magic Murer comme on l’a surnommé. C’est notre Ange barbu tombé du ciel. Il a composé la moitié des prods (Black Out, Deadline, Promesse et Poisson rouge) et enregistré, mixé, masterisé tout l’EP. On l’a rencontré par un ami commun et le feeling humain et artistique s’est déclenché directement, le contact humain est vraiment un facteur essentiel dans notre manière de fonctionnement et fait partie de nos mœurs . Tout est trop simple avec lui, on lui donne nos intentions, nos inspirations et il les retranscrit en musique, il est terriblement efficace et talentueux. Il bosse dans pleins de styles musicaux (Martin Murer est également membre du groupe Portland – NDLR.) ce qui apporte énormément de fraîcheur à notre musique avec des sonorités et intentions inédites qu’on aurait jamais abordé sans lui. On a pris 5 jours dans son studio pour tout enregistrer et un paquet d’heures de travail pour arriver au résultat final, Deadline.

“On tenait à ce qu’il y est un morceau avec un BPM un peu à l’ancienne et ou on rappe purement car on vient de cette école”

iHH™ Magazine : 8 titres et pas de feat. Ce projet vous le posiez comme une 1ere pierre et donc pas de feat ? Ou les opportunités ne ce sont pas présentées au bon moment ?

Pour vous parler un peu des coulisses il devait y avoir un feat sur le refrain du dernier morceau de l’EP, « Ensemble ». Mais en raison d’aléas de dernière minute ça n’a pas pu se mettre en œuvre et on a finalement réalisé le refrain tous seuls comme des grands ! C’est un avantage et un inconvénient à la fois. On peut assumer intégralement notre projet mais il manque une voix qui aurait pu enrichir le projet. Ça devrait arriver par la suite !

iHH™ Magazine : Disiz, dans son premier album, parle déjà de ce foutu “Poisson Rouge”, vous pouvez nous raconter votre titre?

“Poisson Rouge” c’est effectivement un petit clin d’œil à Disiz qui est un classique du rap français qui parle d’une guerre entre deux quartiers, notre intention était surtout de prendre du recul sur notre quotidien avec les aléas de la vie, et les injustices qu’on peut constater, un combat permanent donc, que l’on a associé à une sorte de routine une nouvelle fois. On tenait à ce qu’il y est un morceau avec un BPM un peu à l’ancienne et ou on rappe purement car on vient de cette école et on tient toujours à l’intégrer dans notre couleur artistique.

iHH™ Magazine : La suite pour LLM c’est quoi? C’est quand?

La suite pour LLM sera, on l’espère, très riche. Le second clip issu du projet viendra clôturer l’épisode Deadline. On sortira également quelques singles qui peuvent sortir à tout moment en attendant le prochain EP sur lequel on réfléchit déjà… Restez à l’affût..