Rédaction : Sébastien Muzi
Photographies : Maude JNVX

Dernière journée pour cette nouvelle édition des Francofolies d’Esch sur Alzette sous le signe du soleil !

On entre rapidement dans le vif du sujet avec le rappeur luxembourgeois Maz. Déjà prometteur lors de son passage au Jardin du Michel en 2019, son esthétique, de plus en plus sombre, et son flow ont eu le temps de s’affiner et de s’affirmer. Le set énergique est appuyé par le batteur et des productions ciselées. Maz est à l’aise sur scène et propose une prestation vraiment originale.

Aloïse Sauvage : bonne humeur contagieuse

Aloïse Sauvage arrive dans la foulée, c’est la bonne surprise du festival puisqu’elle a accepté de remplacer au pied levé Poupie, absente pour raison médicale. Son naturel et son aisance nous frappe directement. Elle arbore un sourire solaire et une bonne humeur contagieuse, en dépit de nombreux soucis techniques. L’artiste assure une prestation extrêmement positive et met le public à contribution sur des morceaux comme « A l’horizontale », le très efficace « Focus » et « Jimy ».

Pour tous les “bizarres, étranges, bâtards”

On enchaine rapidement avec Eddy de Pretto, suite logique dans la programmation. C’est sous un soleil de plomb que l’artiste débarque sur la main stage. La scénographie verte est impeccable, Eddy de Pretto assure un concert d’une bonne heure et motive les festivaliers, à grands renforts de titres comme « Créteil Soleil » ou encore « Kid » où il évoque la virilité toxique. Le chanteur en profite pour placer un mot au sujet d’agressions sur les lieux de festival, la veille un incident s’est produit à Dijon, et Eddy de Pretto compte bien sensibiliser son public aux bons comportements à adopter en concert (et en société !). C’est une énième réussite pour celui qui se fait le porte parole des « bizarres, étranges, bâtards ». On conclue avec l’évident « Fête de trop » puis direction la deuxième scène.

La fête bat son plein avec Lujipeka et Roméo Elvis

C’est ici que Lujipeka débarque, gonflé à bloc. A la bonne surprise, le public est hyper participatif. Comme au Jardin du Michel la semaine dernière, il est une fois encore armé de son canon à T-shirts et fait donc moult cadeaux aux fans. L’énergie dégagée par le rappeur est en osmose avec l’ambiance générale qui règne sur les Francofolies, c’est la bonne humeur du début de l’été.


La fête n’est pas terminée. On retrouve également Roméo Elvis. Son live sera légèrement différent de celui du Jardin du Michel. En bonne camaraderie Luxembourg-Belgique, il s’amuse à chatouiller son public français mais rappelle tout de même qu’il est marié à une mannequin française. On ne nous y prend pas, c’est là simplement un stratagème pour introduire le titre : « Lenita ». C’est aussi l’occasion de mieux nous approprier les nouveaux morceaux, issus de TPA, nouvel album sorti le 27 mai dernier, sur scène. Certains sont vraiment percutants et dansants en festival, à l’image de « Chatchienchaud », ou « Rappeur préféré ». Evidemment, les valeurs sûres restent au programme car elles ont fait leurs preuves. Comment écarter de la set list « Bruxelles arrive » ou « Drôle de question » ? Le public est vraiment démonstratif, le pogo prend une belle ampleur sur le tire ravageur « Chaud ».

Vladimir Cauchemar, horloger des arrangements

Vladimir Cauchemar, très attendu, débute son set. La programmation a vraiment beaucoup de sens, bien qu’on aurait également apprécié le voir sur scène à la nuit tombée ! Le producteur, qui collabore énormément avec la scène rap actuelle (Roméo Elvis en tête), met rapidement tout le monde d’accord avec un set en forme de bulldozer, extrêmement bien pensé et travaillé. En horloger des arrangements, il s’amuse avec des titres comme « L’odeur de l’essence » d’Orelsan ou encore « Easy on Me » d’Adèle. Le titre « Elevation » qu’il a composé avec Vald trouve évidemment sa place dans l’enchainement. Le tout est parfait pour le club. Les visuels de Vladimir Cauchemar jouent un rôle central et évoluent avec chaque transition. Le show est vraiment calibré et les transitions ne laissent aucun répit aux fans déchainés. 

On termine avec Damso, qui est présent ce soir avec une scénographie imposante et des jets de flamme (rien que ça). Le rappeur opte pour un mur de lumières derrière lui (et des infra-basses qui se glisseraient presque derrière nos boules quiès tellement elles sont balèzes). Le rappeur profite lui aussi de l’attention du public pour rappeler qu’il ne veut pas voir de comportements nocifs envers les femmes dans son auditoire, évoquant l’affaire toujours non élucidée des piqures en soirées.

Une belle réussite pour cette deuxième édition des Francofolies Esch/Alzette dont on attend déjà la troisième édition avec impatience !