Rédaction : Sébastien Muzi
Photographies : Maude JNVX
Notre deuxième jour de présence aux Francofolies d’Esch Sur Alzette nous dirige, comme en 2021, vers le verdoyant Parc du Gaalgebierg, l’ambiance chaleureuse est une nouvelle fois bien présente.
Tandis qu’à L’Arche de VIllerupt, le public assiste à une prestation de La Jungle, nous retrouvons sur scène Francis Of Delirium, Lala &ce, Charles, Juliette Armanet, Thylacine, PNL et Merzeg.
C’est le groupe local Francis Of Delirium qui se charge d’ouvrir le bal. La formation rock, récemment rentrée d’une tournée nord-américaine, se charge d’accueillir les festivaliers avec une belle énergie. Leur tournée estivale se poursuivra au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas.
On enchaine rapidement avec deux formations majoritairement féminines : la rappeuse Lala &ce puis la chanteuse Charles. Lala &ce défend un premier album : « Everything Tasteful », composé de titres très efficaces en live comme : « Sipa », « Toxic » ou encore « Holy » en collaboration avec Lancey Foux.
Charles (alias scénique de l’artiste belge Charlotte Foret) prend la suite et défend également un premier album : « Until We Meet Again ». L’ambiance sonore évolue pour nous emmener vers un set mélangeant balades mélancoliques (« He knows ») au piano et morceaux plus rock avec son groupe (« Riddle »).
Juliette Armanet, élément central de la scène pop francophone
C’est au tour de Juliette Armanet de monter sur scène avec son full band. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle dégage une énergie féroce et qu’elle embarque rapidement dans son sillon les festivaliers présents tout autour de la main stage. L’artiste arbore un grand sourire et une tenue scintillante. Avec ses chorégraphies nerveuses et un nouvel album « Brûler le feu », taillé pour le live, Juliette Armanet prouve qu’elle est un élément central de la scène pop francophone. Que l’on soit auditeur ou non de pop française, difficile de retenir quelques pas de danse face à des titres comme « Dernier jour du disco », « Tu me play » ou encore « Qu’importe ». Juliette Armanet entraine avec elle un public qui reprend en chœur ses refrains.
Producteur et grand voyageur
C’est au tour de Thylacine de se produire sur la Second Stage. L’artiste, producteur et grand voyageur, est de passage pour la première fois au Luxembourg. Habitué des grands espaces, de l’Argentine aux Îles Féroé, en passant par le Transsibérien et la Norvège, il vient donc faire découvrir sa musique riche et colorée aux festivaliers des Francofolies. C’est seul qu’il commence son set, opte rapidement pour un titre sur lequel il joue du saxophone. Un pianiste fini par le rejoindre et la foule de curieux se fait grandissante.
Thylacine est passé maître dans l’art de se servir des sons qui l’entourent: les rails d’un train, le vent, une discussion, une incantation chamanique, pour créer ensuite de la belle musique. Les plages planantes de sons se heurtent à merveille avec les battements plus orientés techno / house. Il a également sorti un album de réinterprétations de morceaux classiques « Timeless », sur lequel figure de grands noms comme Erik Satie, Mozart, Beethoven. En bon touche à tout, il est aussi aux manettes de la bande originale de la série OVNI(s), diffusée sur Canal +. Sur la fin du set, Thylacine s’équipe d’un instrument traditionnel turc : le baglama, pour le morceau « Anatolia », enregistré dans la région du même nom. C’est une manière épique de conclure une prestation remarquée et d’une grande qualité.
PNL et Mezerg pour finir la soirée
Les oreilles déjà bien remplies, nous attendons désormais PNL. Le duo, dont il n’est plus nécessaire de narrer le succès, cultive une image mystérieuse et une communication cryptique, autant lors de la sortie d’un clip tourné sur la Tour Eiffel que pour leurs albums. Le mystère restera donc entier une heure durant quant à leur arrivée ou non sur la main stage du festival. Les deux frères finissent par monter sur scène, leur retard vite pardonné par un public jeune, extrêmement fidèle et acquis à leur cause.
Les morceaux s’enchainent, un écran géant habille la scène de décors futuristes, comme ce club aux allures de film de science fiction. Le public scande les paroles qu’ils connaissent tous sur le bout des doigts. Si vous n’en voyez pas de photos sur ce site, c’est parce que PNL n’autorise jamais la presse à les photographier et favorise plutôt les milliers de smartphones dressés devant eux durant toute la durée du concert.
On termine la soirée en belle compagnie puisque c’est à Mezerg, homme orchestre, qu’incombe la tâche de boucler cette journée. Son set endiablé va puiser dans l’énergie des plus motivés. Nous rendons les armes pour aujourd’hui, la suite dimanche pour un line-up très rap !