Texte : Sébastien Muzi
Photos : Maude Jonvaux
Ce soir, direction le grand chapiteau du parc de la Pépinière de Nancy pour cette nouvelle soirée du Nancy Jazz Pulsations !
Au programme, The Buttshakers, Popa Chubby et Greg Zlap.
The Buttshakers
C’est la formation lyonnaise The Buttshakers qui se charge de réveiller la foule, et quel réveil. Il fallait s’y attendre, tout est dans le nom du groupe. Le groove déployé par les musiciens et appuyé par la voix puissante de Ciara Thompson fait l’effet d’un shot d’énergie.
Le groupe vient défendre de nouveaux titres engagés : « Not in My Name », ou encore « Back in America » qui figureront sur un nouvel album: « Arcadia » (Underdog Records) à paraître en novembre 2021.
La charismatique Ciara Thompson étant originaire du pays de l’oncle Sam, du Missouri plus précisément, elle fait le choix avec The Buttshakers de mettre en lumière les problématiques des Etats-Unis à l’ère de l’après Donald Trump à grands renforts de cuivres et de rythmiques ravageuses. Le groupe peut s’appuyer sur des sonorités funk, soul et même très rock pour laisser une empreinte durable dans les esprits des festivaliers.
Popa Chubby
On reste de l’autre côté de l’Atlantique, mais on migre vers l’Est direction New York pour la suite du programme. C’est maintenant à l’inimitable Popa Chubby de nous envoyer une bonne dose d’héroïsme guitaristique en plein visage.
Pilier du blues rock mieux connu par chez nous qu’en son propre pays, Popa Chubby sait merveilleusement rendre hommage à ses idoles sur scène. Il entame donc naturellement sa prestation avec une reprise aménagée sauce Chubby de « Hey Joe » d’Hendrix.
Il faut bien le dire, on ne fait plus assez de place aux guitar heroes, et c’est bien dommage. Retrouver un artiste aussi talentueux que Popa Chubby sur scène est un véritable plaisir, et surtout un plaisir qui se passe de « surprises » inutiles. Tout le monde sait ce qu’il vient chercher, même l’artiste, et tout le monde y trouve son compte.
Il le dit d’ailleurs lui-même: « C’est toujours un plaisir de revenir en France, cela faisait deux ans que je n’y avais pas mis les pieds, vous avez le meilleur vin et les plus belles femmes ».
Popa Chubby caractérise la plus belle veine du blues rock new-yorkais, agressif et technique, celui qui décrasse les tympans mais caresse le cœur. Au-delà de Jimi Hendrix, le groupe revisite d’autres classiques, en passant par le thème du Parrain de Nino Rota, l’Hotel California d’Eagles, le Misirlou de Dick Dale ou encore l’Hallelujah de Leonard Cohen.
Un programme riche et une présence scénique impeccable, le public en redemande toujours plus. Chubby se permet même un duel avec son batteur et s’amuse de la complicité de l’audience.
C’est un véritable bon moment et il nous tarde déjà de retrouver Popa Chubby sur scène, un nouvel album devrait être en route pour Février 2022. Promis, la prochaine fois on vous expliquera même l’origine de son nom de scène…
Greg Zlap
Greg Zlap se charge de refermer la soirée. L’harmoniciste rendu célèbre par ses nombreuses collaborations avec Johnny Halliday venait accompagné de musiciens chevronnés et d’un album « Rock It » sorti en 2020. La scène est joliment agencée et de grands panneaux blancs permettent au guitariste et au bassiste d’apparaitre par moments en ombres chinoises. Greg Zlap est tout sourire, il remercie le public présent et rappelle avec humilité la chance qu’il possède de pouvoir enfin de remonter sur scène.
Les effets qu’il apporte à son harmonica rendent l’instrument encore plus incisif et les sonorités très aiguës répondent à merveille aux solos de guitare. Le musicien s’offre un bain de foule, remonte jusqu’aux gradins, l’avantage de jouer d’un instrument très portable.