Un peu plus d’un an après son dernier projet “Rêves de gosse”, RK revient aujourd’hui avec “Neverland”. Cet album terriblement efficace montre l’évolution musicale du rappeur originaire de Seine-et-Marne qui semble désormais sûr de lui et de sa musique. À l’occasion de la sortie de “Neverland”, il s’est entretenu avec iHH™ MAGAZiNE.

Interview : Dorian Lacour

iHH™ : Salut RK, trois albums en trois ans, tu reviens aujourd’hui avec “Neverland”. Tu as toujours la même motivation qu’à tes débuts ? 

Ouais, j’avais même plus la dalle. Plus la dalle que pour les autres, parce que c’est peut-être le troisième mais ça représente beaucoup pour moi cet album.  

iHH™ : Ça représente quoi justement ? 

Ça représente l’album de la maturité, de l’expérience, on est complètement dedans. J’ai pris beaucoup de recul, j’ai vécu plus de choses et ça m’a permis de faire cet album. 

iHH™ : Même si tu ne sortais pas de projet, tu occupais le paysage du rap avec des freestyles, des featurings… 

C’était pour faire patienter les gens, on a eu quelques galères donc j’ai voulu donner aux gens de quoi patienter. Tout en travaillant l’album un peu à côté quand même.

iHH™ : Ça fait combien de temps que tu es dessus ? 

Environ six mois je dirais, cinq ou six mois. J’ai vraiment bossé sur cet album, c’est celui qui m’a pris le plus de temps et j’en suis très très fier !

RK par Antoine Séguin

iHH™ : L’album commence avec le morceau “B.O.S.S”, une démonstration d’egotrip. C’était logique pour toi d’amorcer ton album comme ça ? 

Le premier son… Tu achètes l’album et le premier son c’est ça, je pense que tu prends une tarte dans ta gueule en vrai. Surtout avec cette rage, directement ça te plonge dans “Neverland” en fait. 

iHH™ : Tu attaques comme ça, alors que tu as été connu pour des sons un peu plus pop ou “zumba” comme on dit… 

En fait c’est pas que je suis connu sur des sons plus “zumba” c’est que c’est ceux-là qui ont le plus marché. Mais je voulais bien montrer que moi aussi je sais rapper tu vois, je pense que c’est réussi.

iHH™ : Tu dis qu’à chaque album tu deviens plus fort. Alors ça veut dire que là tu n’es pas encore à ton meilleur niveau ? 

Toujours pas, je serai jamais au max, j’ai toujours des choses à apprendre et de la musique à faire. 

iHH™ : Tu as envoyé le clip de “SOS” il y a quelques semaines. Ça a été un succès d’audience. Comment est-ce-que tu as choisi ce son ? 

Parce que c’est un titre qui est consommable de tout âge, il fallait que j’envoie “SOS” parce qu’on me dit tout le temps qu’il y a des hits pour avant l’album et pour après l’album. Je garde du stock pour l’après mais j’ai envoyé mes cartouches avant. J’étais un peu indécis mais on a discuté avec mon équipe et ils m’ont dit qu’il fallait envoyer “SOS“, je leur fais confiance les yeux fermés. 

iHH™ : Justement dans “SOS” tu dis que tu es dans le top 50 France, et tes chiffres parlent pour toi. Est-ce-que tu penses, après trois album, que ça y est tu es installé ? 

Pas encore, je suis présent, je suis là, je suis dans le rap français, mais à partir du moment où je doute encore d’un platine, c’est que je ne suis pas encore installé bien comme il faut. Une fois que la machine sera lancée ça y est, mais là c’est encore tôt. Si tu veux je suis en troisième là, il me reste encore trois vitesses. 

iHH™ : C’était quoi l’objectif avec cet album ? 

Comme je t’ai dit c’est l’album de la maturité, j’ai grandi, j’ai vécu des choses et tu le ressens dans mon album. Même au niveau des featurings, SCH il est pas partout alors qu’il est incroyable ce mec, et je savais que les gens n’allaient pas s’y attendre. 

iHH™ : Pourquoi est-ce-que tu l’as appelé “Neverland” ? 

Parce que je voulais ramener les gens dans un monde, dans mon monde à moi. Ça fait aussi un petit rappel au monde imaginaire de Peter Pan, je me suis créé mon île et je veux ramener les gens dans mon île. 

iHH™ : Tu penses que les gens vont avoir envie de venir ? 

Bien sûr que oui ! L’entrée est payante même, elle est à 10€, tu achètes l’album et voilà tu rentres dans “Neverland”. 

RK par Antoine Séguin

iHH™ : Comment est-ce-que tu as pensé à la cover ? 

C’est AgaProd qui l’a faite. Ils sont très bons, sur tout le visuel de cette année j’ai bossé avec eux. Et alors comment j’ai pensé à ça… Au début je voyais une horloge, le monde imaginaire, Peter Pan, tout ça. Avec mon équipe on s’est posés, on a discuté et à force de balancer des idées on a pensé à une île, l’île de “Neverland”.

iHH™ : Justement il y en a deux versions pour les albums physiques… 

Oui, une version cauchemar où tu vois le grand huit cassé, tout est sombre, et une version rêve où tout est beau, tout est rose. Le son bonus de la version cauchemar est plus triste, celui de la version rêve bouge bien.

iHH™ : Parlons des invités. Déjà il y a Maes, sur “Euros”. Tu as choisi de l’inviter sur un morceau dansant et pas sur un son kické. Pourquoi ça ? 

On est dans un monde où c’est notre business la musique, notre gagne-pain. On s’est dit que si on pouvait toucher la radio et le grand public il ne fallait pas s’en priver. 

iHH™ : Ce son a le calibre d’un hit ! 

Ah clairement, le son il est très efficace. Je savais ce que je voulais avec Maes dès le départ, je voulais pas la bagarre. Avec Leto on a fait la bagarre mais avec Maes non, je voulais aller dans son univers. 

iHH™ : Tu as aussi ramené SCH sur “Diva”. Comment est-ce-qu’elle s’est faite la connexion entre vous ? 

Je cherchais un feat inattendu comme je te disais et j’aime vraiment énormément ce que fait SCH. Je l’ai ramené sur ce morceau parce que je préfère le SCH mélancolique tu vois. 

iHH™ : Enfin Leto sur “Rock N Puff”… 

Ah “Rock N Puff“, dernier son de l’album on était quarante en studio, c’est la guerre là ! Leto c’est mon gars sûr, on s’est compris direct. On a posé sur l’album d’Hornet la Frappe sur un bon petit banger [“C’est mort” – NDLR], j’ai posé sur l’album de PSO Thug [le morceau “Impliqué” sur l’album “Code 1.8.7 : Introduction” – NDLR]. La connexion entre nous elle date, ça fait longtemps. 

iHH™ : Justement parle-moi du son, vous étiez dans quel mood quand vous l’avez enregistré ? 

La bagarre, les festivals, on est des rockeurs maintenant on est plus des rappeurs !

iHH™ : Tu t’es assez bien trouvé, entre des morceaux plus doux et chantonnés et des morceaux où ça kicke réellement. C’est ça la recette RK au final ? 

Je crois bien que je suis encore en train de trouver la recette. “Neverland” c’est un bon petit dessert, et tu auras le plat principal plus tard.

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iHH™ : Donc peut s’attendre à des évolutions pour la suite ? 

Bien sûr, toujours. Il faut toujours se surpasser. À cours d’idées tu prends une petite pause, des vacances, et puis tu repars au charbon. Peut-être même que pendant tes vacances tu auras trouvé l’inspiration.

iHH™ : C’est quoi ton objectif avec cet album ? 

En fait quand je parlais du disque d’or avec Julien Thollard [directeur artistique chez Universal – NDLR] il me disait que je n’étais plus au stade de viser l’or. Il faut que je vise le platine, le double-platine, ils voient grand pour moi et ça fait plaisir. Mais je préfère être choqué que déçu tu vois, alors je reste à mes objectifs à moi, un disque d’or c’est bien.

iHH™ : Tu dis que tu veux un Bercy pour foutre le bordel. Cet album, tu vas aller le défendre sur scène lors du NeverlandTour. Tu as hâte j’imagine ? 

Je vais aller le défendre sur un NeverlandTour et moi en concert c’est incroyable, venez prendre vos places c’est un truc de ouf. J’ai annoncé d’ailleurs un Zénith [le 26 mars 2021 – NDLR], ça va balancer des pogos dans tous les sens. 

iHH™ : Si quelqu’un hésitait à acheter le projet, qu’est-ce-que tu lui dirais pour l’inciter à acheter ? 

S’il hésite je lui dirais que c’est dommage de rater ça. Après je peux pas le forcer à acheter hein, il fait ce qu’il veut avec son argent. Mais si tu l’achètes tu ne regretteras pas, c’est un bon investissement parce que je pense que c’est un bon projet. 

iHH™ : On peut s’attendre à quoi pour la suite ? 

Là on va préparer le tour tranquillement déjà, on va laisser marcher l’album. On va sûrement se prendre des petites vacances et puis après on va retourner en studio pour la suite.