FRANCOFOLIES – JOUR 1 – 11/06/2021
KLEIN (LU)
GLASS MUSEUM (BE)
TUKAN (BE)
PHOTOGRAPHIE : Maude JNVX
REPORT : Sébastien MUZI
Après une première édition des Francofolies d’Esch-sur-Alzette 2020 reportée, c’est avec une joie totalement non dissimulée que nous prenons la route du Luxembourg, direction la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette pour une soirée d’ouverture en excellente compagnie.
Chaleur et ciel bleu aidant, l’arrivée à la Kulturfabrik réveille en nous un sentiment égaré depuis bien des mois, retrouver des gens, rire un peu en se disant que “ca faisait longtemps” !
Pour l’occasion, le Kufa Summer Bar est installé à l’extérieur, la brasserie K116 a disposé d’un coté son food truck et de l’autre, Leen se charge de faire un accueil chaleureux aux festivaliers avec un DJ set efficace. Ca y est, nous y sommes, de la musique en vrai, pour de vrai !
La grande salle de la Kulturfabrik est disposée d’une manière inédite, les places sont numérotées et on nous accompagne à notre petit îlot avant le début du premier concert, c’est très intimiste.
Klein se charge d’ouvrir la soirée, le groupe luxembourgeois composé en temps normal de Jérôme Klein (aux claviers, piano, et machines), Niels Engel (à la batterie) et Pol Belardi (au vibraphone) se présente pour cette fois en duo batterie / piano. Les deux musiciens, rompus aux improvisations en concert et aux variations d’intensité, délivrent une belle prestation qui tend, jeux de lumières à l’appui, tantôt à la rêverie, tantôt à la poussée d’énergie. Parmi les titres de Klein qui s’incrustent en tête, on notera particulièrement « Fake Borders », avec sa rengaine au piano entrecoupée de riffs incisifs à la batterie, nous vous mettons au défi de ne pas le siffloter au sortir du concert !
Le jazz teinté d’électro (ou l’électro teintée de jazz ?) de Klein nous donne le ton de cette soirée, puisque les groupes qui suivent explorent des territoires sonores similaires, mais bien évidemment avec une sensibilité différente.
C’est désormais au tour de Glass Museum, duo bruxellois composé d’Antoine Flipo (piano, clavier) et de Martin Grégoire (batterie, percussions). Les artistes prennent le temps en montant sur scène de remercier le groupe qui les précède : « nous les avons découvert sur scène au Festival de Wiltz (Luxembourg), ce sont des amis ! ».
Glass Museum défend sur scène son second album : « Reykjavik » (2020), album qui arbore d’ailleurs une cover sublime et dont le titre « IOTA » a été enregistré avec l’aide de l’ingénieur du son luxembourgeois Charles Stoltz (Holtz Sound), également proche collaborateur de Klein, que le monde est petit !
Le concert prend des accents de bande son d’un film contemplatif, oscillant entre romantisme, nostalgie et violence. La synchronicité avec le soleil qui décline doucement à l’extérieur est quasiment parfaite. On se laisse porter par les plages sonores de Glass Museum sans aucun mal, avant de retrouver le sol lors des incursions solitaires du piano.
Le duo prend également de faire un rappel à leur premier projet : « Deux » avec le très doux : « WU » avant de rempiler avec « Clothing », aux allures plus saccadées et ciselées. L’ensemble parvient à nous happer avant de nous déposer délicatement pour la dernière salve de la soirée.
C’est à Tukan qu’incombe la tâche de clôturer cette première soirée des Francofolies d’Esch-Sur-Alzette. Le quatuor bruxellois pose le cadre avec des titres extrêmement rythmés et un groove indéniable, les empreintes de jazz se mêlent à l’électronique et frôle même les sentiers de la dance. Même s’il n’est pas vraiment nécessaire d’effectuer des comparaisons, Tukan n’est pas sans rappeler certaines pointures comme BadBadNotGood ou encore Vulfpeck. Les excellents musiciens offrent une prestation puissante, et il faudra obligatoirement garder un oeil sur ce projet. C’est déjà la fin de ce premier évènement, la suite le lendemain au parc de Gaalgebierg, toujours pour les Francofolies d’Esch-Sur-Alzette.