Rédaction : Sébastien Muzi
Photographies : Maude JNVX

Retour en force pour un festival à l’empreinte unique en son genre.

On vous en parlait il y a quelques mois déjà, le Cabaret Vert a su mettre tout le monde d’accord en dévoilant l’une des programmations les plus marquantes de l’été 2022 pour sa 16ème édition, peut-être même de l’année toute entière.

Avec des têtes d’affiche variées, allant de Slipknot à Stromae en passant par Pixies et Laylow, ainsi qu’une large palette d’artistes à découvrir, le rendez-vous est donné à trois générations potentielles de festivaliers, au moins !

Alors qu’on tend doucement vers la fin de la période faste de festivals, il nous tarde de rejoindre une fois encore les Ardennes et Charleville-Mézières pour retrouver avec affection l’hospitalité du Cabaret Vert.

Pour ce premier jour de festival, le line-up fait dores et déjà dans l’éclectisme. On découvre en premier sur la scène Razorback le rappeur Youv Dee.

Echauffement

Le jeune artiste parisien fait une entrée puissante et nerveuse sur scène, accompagné d’un guitariste et d’un batteur. Youv Dee est une particularité dans le paysage rap francophone, il déploie un rap fusion, entre trap, punk et émo. Les enchaînements sont rapides et Youv Dee use de sa voix « screamée » pour apporter une énergie singulière à ses titres, en témoignent des morceaux ravageurs en live comme : « Dollars » ou « A quoi ça sert ».


La main stage « Zanzibar » accueille son premier headliner. On prend donc le temps d’aller se trémousser gentiment devant les australiens de Parcels. Le set est ultra dansant, tout colle parfaitement à l’ambiance de début de soirée.

On enchaîne avec Wet Leg, les anglaises viennent défendre un premier album éponyme sorti en avril 2022 et des titres devenus viraux suite à la pandémie comme « Chaise Longue » ou « Wet Dream », aux accents prononcés de rock indé et de second degré. Pour l’occasion, le duo se dote de trois musiciens supplémentaires (guitare et claviers).

Le retour du V

On sent un mouvement de foule en direction de la scène Zanzibar, les festivaliers déjà bien nombreux en ce premier jour se massent pour l’arrivée de Vald. Le rappeur figure parmi les poids lourds du rap français et son public se compose désormais de fidèles.

Vald parcourt les titres de ses nombreux albums et EP en faisant forcément une place de choix à des morceaux taillés pour les festivals comme « Désaccordé », « Regarde toi » ou encore le très absurde « Footballeur ». Accompagné depuis toujours par son acolyte Suik’on Blaze AD, Vald demande à la foule s’il y en a qui sont présents depuis le début. Il entonne donc naturellement quelques phases du freestyle « CQFD » avec de lancer un medley « Eurotrap / Bonjour / Ma Meilleure Amie » et de faire chanter les fans sur « Selfie ».

Cure For Me

Il nous faut saisir l’occasion de se mouvoir pour rejoindre la scène Illuminations et découvrir la chanteuse norvégienne Aurora. Celle-ci débarque sur scène avec une énergie rayonnante. Elle se place devant un panneau lumineux circulaire qui permet une chorégraphie tout en ombres et silhouettes. Les morceaux de la chanteuse oscillent entre rythmes entrainants et plages vocales ésotériques.

Les fans et les curieux se rassemblent et la nuit, qui est maintenant bien tombée, offre un cadre propice à la découverte de morceaux récents comme « Cure For Me », « Giving In To The Love », issus de l’album « The Gods We Can Touch » sorti en début d’année. Aurora permet également aux festivaliers de découvrir des titres plus anciens et dans des tons différents comme « Runaway ». C’est un moment suspendu comme on les aime.

Maestro

L’heure est arrivée de rejoindre la main stage, toute l’équipe de Stromae est en place. La scénographie déployée, en plus d’être impressionnante de logistique, semble pensée dans les moindres détails esthétiques, qu’il s’agisse des panneaux suspendus pivotants ou des plateformes futuristes des musiciens, disposés sur toute la largeur de la scène.

Les vidéos démarrent et présentent une version animée en 3D de l’artiste qui déambule dans une usine ou un laboratoire ultra moderne, on penserait regarder un court métrage de Pixar tant c’est beau.

Le concert s’ouvre naturellement sur le titre « Invaincu », intro du dernier album « Multitude » (sorti en mars 2022), faisant évidemment écho à la longue absence de l’artiste. Bien que les morceaux récents trouvent une place de choix dans la setlist, comme « Fils De Joie », « Solassitude », ou « Mon Amour », le public réagit aussi immédiatement aux notes des célèbres « Tous Les Mêmes », ou « Quand C’est ? ».

Stromae n’a jamais rien perdu de son charisme et de son aisance sur scène. C’est dans une sublime tenue qu’il habite la scène, danse, rit et motive son audience. Le rythme de la prestation est, lui aussi, millimétré. On enchaîne sans sourciller « Mauvaise Journée », « Bonne journée », et l’inoubliable « Papaoutai ».

Le concert file à une vitesse folle, Stromae est définitivement un artiste à part, sur scène comme aux albums. Le titre « L’Enfer », qui avait fait forte impression il y a quelques mois de par la thématique abordée, frappe fort en live. On touche à la fin avec « Santé », qui fonctionne à merveille pour clôturer la séance…

Mais pas tout à fait ! Il fallait au moins tirer sa révérence sur « Alors On Danse ». Fin en apothéose.

Loop et lives Twitch

C’est Marc Rebillet qui se charge de faire danser les plus endurants de cette première soirée de Cabaret Vert sur la scène Illuminations. L’artiste franco-américain a notamment fait beaucoup parler de lui durant les confinements en organisant, avec une bonne dose d’humour et de talent, des lives sur YouTube et Twitch durant lesquels il improvisait et composait en direct à l’aide de pédales de loop.

Nous quittons le site au pas des titres électroniques endiablés et tâchons de nous préparer pour une deuxième soirée qui s’annonce déjà forte en émotions