Texte : Nisrine Manai
Toronto ou la ville qui regorge de trésors musicaux cachés. Et Jazz Cartier ne fait que le confirmer. À 25 ans, il est aujourd’hui l’un des rappeurs canadiens les plus prometteurs de sa génération. Et on a décidé de vous le présenter !
Phénomène émergent de la scène underground canadienne, Jazz Cartier (de son vrai nom Jahmarie Adams), a passé la majeure partie de son enfance à voyager aux quatre coins du monde. Véritable globe-trotter, il apprend à s’adapter et à s’ouvrir à de nouvelles cultures. Jahmarie acquiert alors une certaine maturité qui transparaît dans ses textes.
À son retour sur le sol américain, il met entre parenthèses ses études au sein du célèbre Columbia College de Chicago. L’artiste regagne sa ville natale avec le besoin de se reconnecter à un monde qu’il avait délaissé. Il décide alors de mettre un pied sur la scène rap local et troque Jahmarie pour Jazz Cartier.
En 2011, le rappeur sort son premier EP “Losing Elizabeth” aujourd’hui introuvable sur la toile. Il faudra attendre 2013 pour voir naître son réel premier projet, “Maurauding In Paradise“. À travers ses différents morceaux, il se place comme porte-parole du « Downtown Toronto » contrairement à Drake dans son célèbre morceau « Uptown ».
Deux années plus tard, Jazz sortira sa célèbre mixtape “Hotel Paranoia“. À l’écoute de ses 16 morceaux, on découvre un projet soigné reposant sur des textes travaillés, scandés sur des beats recherchés. Il y révélera un univers particulier qui retiendra l’attention de plus d’un. Son premier album, “Fleurever” aura su se faire attendre jusqu’à l’été 2018 afin que l’on puisse enfin le glisser dans nos oreilles. Mais l’attente n’aura pas été vaine. L’ambiance y est glaciale, sombre et intrigante. On y découvre un aspect beaucoup plus sensible de l’artiste désormais signé en major.
Une figure double
Jazz Cartier se veut conteur à travers ses différents textes, mais aussi créateur. Au fil de sa plume, il donne naissance à deux personnages, deux visions du monde à la fois antagonistes et complémentaires. À travers ses deux personnages, il s’exprime et agit différemment. Jazz Cartier est plutôt tourmenté et anxieux. Jacuzzi Lafleur est la version plus assurée et manipulatrice.
On remarque très clairement la présence de ces deux personnages à travers les différents morceaux du rappeur. Dans “Guardian Angel“, c’est un Jazz Cartier rongé par les drogues qui se confie, alors que dans “Talk Of The Town“, Jacuzzi s’autoproclame “prince de la ville”.
Le thème de la dualité est omniprésent dans son album “Fleurever“. Les fleurs sont par essence éphémères, on trouve alors un néologisme entre “fleur” et “forever” . Il explique lors d’une interview donné au magazine Billboard que les fleurs sont à la fois offertes lors d’un anniversaire et au moment d’un décès. La double identité est indéniablement le fil rouge de la discographie de Cartier.
Jazz Cartier s’impose évidemment comme le talent à suivre de très près pour l’année 2019. Alors patientez “and keep an eye on the 6ix” !