Le 93 est un vivier du Rap, de ses débuts à nos jours il s’est imposé dans la paysage Rap Français, pour preuve “9-3 Empire”, les “93 Party”, “93 Hardcore”… pour ne citer que ces exemples là. Chino vient du 93 et vient de sortir un EP plutôt bien ficellé, nous sommes allés à sa rencontre. Découverte.

Interview: La Rédaction

Pourrais-tu te présenter? Qui est Chino?

Je m’appelle Chino, je suis né dans le 20e arrondissement de Paris, puis j’ai déménagé à Montreuil avec ma mère et Romainville avec mon père. le début de l’histoire. Sinon, je fais du rap, je raconte ma vie, ce que je vois et ce qui me touche. A part ça je suis juste un mec normal qui essaie de frayer son chemin et d’avancer dans la vie pour réussir.  Quelqu’un qui vit avec son époque finalement. 


Tu es originaire du 93, un vivier du Rap Français, quelle influence a pû avoir la scène rap sur tes débuts? Sur ton travail aujourd’hui?

J’ai commencé à écouter du rap vers mes 12 ans. J’ai directement été touché par les propos et la manière dont les rappeurs avaient de s’exprimer, donc quand j’ai eu envie de m’exprimer c’est ce biais qui m’est venu instinctivement, c’est celui qui collait le plus avec qui je suis. J’n’allais pas faire de la peinture, ni du dessin, ni être compositeur musical, je n’y connaissais rien, mais écrire tout le monde peut le faire, il suffit juste d’une feuille, un stylo et quelque chose à dire, à raconter. Puis un jour, en écoutant les artistes qui me touchaient, je me suis dit pourquoi pas moi et j’ai commencé à m’y mettre sérieusement. Aujourd’hui la scène n’a plus vraiment d’influence sur moi, je suis beaucoup moins client de Rap Français.


Il y a une grosse différence entre tes précédentes sorties et cet Ep, comment fonctionnes-tu dans ton travail en écriture, en studio?

C’est évident qu’il y a une grande différence entre ce que j’ai sorti avant et cet Ep, parce que tout ce que j’ai sorti avant, ce sont des morceaux que j’ai écrit il y a environ cinq ans. Fallait qu’il y ait à la fois une progression d’écriture et une maîtrise de l’enregistrement. Les morceaux qu’il y a dans l’Ep, eux, datent plus ou moins de deux ans, trois ans maximum. J’ai aussi changé l’équipe qui m’acconpagne sur cet ep.


Dans un Rap en constante évolution, tu fais le choix de faire ta musique, loin de certains codes, comment te définirais-tu? Comment définirais tu ton Rap?Quelles sont les influences qui t’ont amené vers ce Rap et ces choix?

Je ne dirais pas que je suis loin des codes non plus parce que je fais du rap donc je garde cette essence, celle qui fait le Rap. Le Rap c’est de base un moyen d’expression, donc je m’exprime. C’est vrai que le Rap a évolué donc on a perdu certains codes pour qu’en naissent de nouveaux, mais je dirais plutôt que je garde les codes de base du Rap. Après les instrus que je choisis sont quand même au goût du jour, je pense pas révolutionner le milieu non plus. Mais comme instinctivement j’ai pris la direction de faire une musique personnelle, parce que j’ai juste envie ou besoin de m’exprimer, disons que ma musique va me ressembler à moi, et pas aux autres rappeurs. Mais c’est important, ma musique reste du Rap, je me définirai juste comme un mec authentique. J’ai toujours préféré écouter des rappeurs qui me semblaient authentiques et qui transmettaient des choses réelles simplement parce que ça me touchait. C’est sûrement ça qui a fait que j’ai pris cette direction. 

Cet Ep semble être la création de quelque chose, un chapitre important musicalement, t’étais-tu fixé des objectifs?

C’est vrai qu’en sortant cet Ep, j’ai choisi de travailler plus professionnellement, et choisi aussi réellement quelle direction artistique je voulais prendre. Cet Ep marque réellement le début de ma carrière, avant ça, je pense que je me cherchais encore. 

Pour cet EP toujours, quels ont été tes contraintes de créations?

Je ne me suis mis aucune contrainte de créations, j’ai juste choisis des morceaux qui me paraissaient cohérent pour un Ep, et que je trouvais bons. Pour l’instant je me contrains rarement, voir jamais pour créer, seul le résultat compte. 

Sur ce projet toujours, y’a-t-il un titre dont tu es le plus fier?

Je pense que mon titre préféré c’est “Une Autre”, c’était pas le morceau le plus travaillé et sur celui sur lequel je comptais rehausser le projet. Mais, c’est vrai, qu’avec du recul il fonctionne quand même très bien, le refrain est entraînant et les couplets solides. C’est une très bonne surprise au final. 

Que prévois-tu pour la suite? Que peut-on te souhaiter?

Pour la suite, je prévois de faire toujours mieux, on verra en fonction de ce projet et de l’avancement comment on va enchaîner, mais il y aura une suite bien garnie c’est sûr. Tout ce qu’on peut me souhaiter, c’est la réussite, je pense. Après chacun me souhaite ce qu’il veut, je pense pas que ça aura une influece sur l’avancée de ma carrière. Je sais ce que je veux et où je veux aller, c’est une question de temps, disons.