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RZ, un projet, une vision… et une interview !

RZ vient de livrer un album, “Le Poids Des Ombres”. Hors tendance, il se livre sans fard, avec un rap qui lui sert autant d’exutoire que de pierre à un édifice en pleine construction. Retour sur un parcours et sur un album.

Interview : La Rédaction

iHH : Hello RZ, peux-tu te présenter ? Ton parcours, de ce qu’on en sait et de ce qu’on en a vu, est un peu atypique. Tu peux revenir sur ton histoire, avant la musique ?

RZ : Né dans une famille ouvrière avec un papa à l’usine et une maman qui ne travaille pas. Un handicape touche ma maman, ainsi que mon petit frère et ma petite sœur au niveau de la vue et ils sont mal voyants. Je me retrouve dans un environnement strict et compliqué par la violence durant mon enfance. J’ai grandi dans un quartier à une époque ou la danse, le foot et la musique nous ont bercés tous ensemble. A mon entrée au collège, je suis un perturbateur incompris. Bien que plutôt à l’aise à l’école, pour la discipline c’est très compliqué. Je n’ai pas eu le Brevet des Collèges mais j’ai eu celui de la rue avec différents traffics (stup’). J’ai retranscris la violence et le manque de compréhension de la maison dehors sur les autres en développant une haine envers le monde entier. Je voulais juste être comme les autres avoir les mêmes baskets, la même console, les même goûtés.

iHH : Concernant la musique, peux-tu nous raconter le moment ou la décision qui t’a fait changer pour emprunter la trajectoire de la musique ?

RZ : La musique est venue seule à moi et elle n’est jamais partie. Elle a bercé et conduit mon énergie et mes motivations. J’écrivais sur les bancs de l’école des cahiers et des cahiers, j’ai passé mon temps a rapper, freestyler du matin au soir avec les frères de l’époque. J’ai dû arrêter à cause de mes galères personnelles et surtout le manque d’argent. Mais elle m’a rappelé au moment du Covid ou tout a changé et j’ai décidé de me consacrer à ce qui m’anime, à ce qui guérit mes peines et mes souffrances. J’ai lâché les costumes pour les survêtements et pour me sentir moi même. J’ai préféré ma passion à l’argent. C’est fou, toute sa vie on cherche à réussir sa carrière et moi, je fini par prendre des risques car j’ai compris que l’argent ne faisait pas que le bonheur ni le bien-être.

iHH : D’ailleurs, aujourd’hui, à quoi ressemble ta routine créative quand tu composes : studio, home studio, balade, voiture, inspi à minuit ?

RZ : Je suis constamment dans l’innovation et la performance technique et musical. J’écoute énormément de prods, je crois que c’est là que je passe le plus mon temps et selon mes humeurs qui peuvent changer de jour en jour l’écriture en découle derrière. Souvent au volant je pousse des toplines que j’enregistre et je travaille beaucoup avec BandLab qui me fait gagner du temps pour mes rec et surtout je maîtrise les finances en perdant trop de temps en studio. Mes humeurs créent ma musicalité et les messages que je souhaite partager avec mon public, c’est ce qui me motive chaque jour à continuer.

iHH : Que ce soit pour ce projet, ou de manière plus générale, y a-t-il un disque, un rappeur ou un album d’un autre style musical ou même quelqu’un qui t’a particulièrement marqué(e) ?

RZ : J’ai baigné dans le rap conscient et je dirais, Expression Direkt, NTM, Arsenik et bien sûr Rohff et la Maria k1-fry. Les Lunatic m’ont beaucoup apporté dans le morale et la résilience que j’avais besoin pour avancer dans ma vie. J’ai garder la tête haute grâce à eux.

iHH : Comment choisis-tu tes prods, les ambiances ? As-tu un processus de recherche particulier ?

RZ : Quand j’ai besoin de prods, j’envoie mes wattsapp à tous les beatmakers avec qui je travail depuis des années et qui m’envoient des palettes bien ciblées car ils me connaissent aujourd’hui dans ma D.A. Et c’est important de me connaître pour pas perdre de temps. Une fois que j’ai le bon beat, j’écris et généralement je leurs renvoie mes wavs et on re-travaille toute cette partie. Je peux même faire intervenir plusieurs beatmakers sur une même prod et même des musiciens comme des violonistes ou encore des guitaristes, pianistes pour ressortir ce qui me fait vibrer et proposer des choses qui me ressemble.

iHH : Pour “Le Poids des Ombres”, et ses feats, comment se sont faites les connexions ? Et, sait-on jamais, y a t-il eu un rendez-vous manqué avec un guest ?

RZ : En effet il y a eu des manqués et deux artistes n’ont pas pu être présent mais ils le seront dans le prochain. Pour les artistes présents se sont des amis avec qui je vis au quotidien et qui m’épaulent dans mes galères ou mes bien faits. Faire de la musique en famille il n’y a rien de mieux.

iHH : Si tes précédents projets étaient des mises en bouche, celui-ci est plus construit, plus complet, était-ce un mouyen pour toi de passer un cap ? De t’installer plus? D’ouvrir de nouvelles portes ?

RZ : J’ai eu besoin de prendre mon temps pour connaître les nouveaux codes et surtout ne pas aller trop vite, connaître aussi ce que j’avais envie réellement de partager et de comprendre comment me livrer complètement dans mon écriture et mes choix de directions. Maîtriser l’auto-tune, maîtriser les positionnements et les messages à livrer.
“Le Poids des Ombres” est la carte d’embarquement sur mon arche, là où règnera l’hygiène et la discipline.
Et ce projet m’ouvre plusieurs portes, celle des concerts, celle des festivals et autre show case, a moyen terme, ça me permettra de gagner ma vie et de communiquer directement avec mon public.

iHH : Quels sont les retours autour de ton projet ?

RZ : Les retours sont incroyables. Aujourd’hui le monde du Rap et de la musique peuvent connaître différentes directions artistiques et ainsi permettre à tout le monde de rejoindre notre monde et se battre ensemble. Être artiste c’est un comportement au quotidien qu’on doit assumer, je pense.

iHH : Concernant la suite, quels sont tes trois objectifs pour les prochains mois ?

RZ : Déjà défendre mon projet jusqu’au bout , le public puisse découvrir tout l’album et pas juste deux ou trois titres, car nous avons proposés un album complet où chaque titre est une partie de moi et de mes combats que je souhaitais partager. Nous travaillons aussi sur plusieurs singles qui amèneront à l’embarquement final et à la réalisation de projets encore plus fort…car heureusement ou malheureusement je n’ai pas fini la thérapie personnelle et j’ai encore à donner a nos auditeurs