Texte : Sébastien Muzi
Photos : Maude Jonvaux
Le jeudi 27 septembre était enfin l’occasion de découvrir Masego sur scène. Depuis plus d’un an, l’engouement général pour ce jeune artiste ne fait que monter, il faut dire que son passage à Berlin pour une session Colors et sa collaboration avec FKJ autour d’une improvisation incroyable chez Red Bull Studios Paris ont fini de légitimer l’identité unique de l’artiste.
Après les millions d’écoutes et de vues, l’heure est venue pour un premier album et accompagné de sa tournée européenne. Lady Lady est sorti début septembre et Masego faisait donc son tout premier concert au Luxembourg jeudi 27 septembre, au Floor de la Rockhal.
21h30, les musiciens montent sur scène. Le premier point qu’il faut souligner est que Masego en concert c’est un groupe dans son ensemble, pas un chanteur solo, et c’est extrêmement important pour comprendre toute l’esthétique du projet. La scène a beau être assez réduite (tout l’intérêt du Floor avec une salle très intimiste), elle accueille 6 personnes: Masego, un clavier, un batteur, un bassiste et même deux choristes. Le morceau « Tadow » ouvre le set, les notes ultra smooth du clavier sont rapidement rejointes par une batterie et une basse qui font hocher instantanément la tête. Les musiciens sont très forts, on sent l’expérience académique et les écoles de jazz derrière le groove. Ce qui fait d’ailleurs la force de ces artistes, c’est qu’avec leur talent et leur formation, ils sont ensuite capables de toucher à tous les styles avec précision.
Du côté de la voix, la maîtrise est impressionnante, Masego fait preuve d’une grande amplitude tant au niveau des notes que des variations de rythme. Forgé à la musique gospel depuis sa jeunesse, les vibes soul sont bien présentes ainsi qu’un flow rap feutré. Ce n’est pas seulement quelques passages rappés, sa connaissance des codes fait mouche et on a réellement l’impression de naviguer au fil du concert avec les inspirations qui lui sont chères et dont il tire le meilleur.
Point de vue scénique c’est encore un sans faute, son attitude est communicative, petits pas de danse efficaces, dialogue avec le public et blagues, Masego est comme à la maison. Les lumières entrent en adéquation avec l’ambiance de la soirée, avec des tons majoritairement rose et bleu, à l’image de son album à l’esthétique romantique et crooner.
La prestation dure un peu moins d’une heure et demie et se conclut sur son hit: « Navajo », moment de grâce. Jamais il n’y a eu de plat ni de rechute, tout se tient en fil tendu. N’oublions pas de parler du saxophone, joué par Masego lui-même, très énervant par toutes ses qualités ! Le saxophone apporte un cachet incomparable et son usage se fait pondéré, les passages sont précautionneusement choisis, et tombent au parfait moment. Bravo !
Le tout nous a donné l’impression d’un concert en grandes pompes et en même temps de quelque chose de très intimiste, à la fois grâce à l’énergie communicative des musiciens ainsi qu’à la disposition du Floor de la Rockhal, dont l’agencement fait sens pour ce genre d’événement. Ajoutons à cela un public plutôt connaisseur et danseur, il devient alors vraiment difficile de ne pas succomber à l’ambiance chaleureuse de ce show.
L’album Lady Lady de Masego est sorti le 7 septembre 2018 et la tournée continue. On vous conseille vivement de foncer écouter cela si ce n’est pas encore chose faite et on vous met au défi de ne pas hocher la tête devant cet artiste déjà incontournable!
Pour découvrir l’intégralité des photos du concert de Masego, c’est ici que ça se passe.